Ethan, un jeune ingénieur parisien spécialisé dans l’étude des sols, est envoyé en Norvège par la société Oléa, engagée dans un projet d’extraction pétrolière au large de l’archipel des Lofoten. Un séjour d’acclimatation, avant une installation plus longue. L’occasion surtout pour le jeune homme de découvrir le territoire, de rencontrer les habitants de ces îles polaires, et de mieux connaître la culture de ces norvégiens profondément attachés à leur environnement.
Mais il n’est pas toujours évident d’assumer son métier lorsqu’on travaille pour une multinationale pétrolière. D’autant moins lorsque l’on débarque d’un ferry et que l’on confronte ses certitudes de citadin à la méfiance de la population locale. Des habitants tiraillés entre l’opportunité économique que représenterait l’installation d’une nouvelle plateforme de forage, et la volonté de défendre un environnement que l’extraction pétrolière pourrait sévèrement menacer.
A la fois réflexion écologique et voyage initiatique dans le Grand Nord scandinave, « et il foula la terre avec légèreté » et un roman graphique propice aux questionnements. Le scenario, composé par Mathilde Ramadier (« Berlin 2.0 »), est une porte d’entrée sur l’oeuvre d’Arne Naess, philosophe écologiste norvégien, dont les citations subtiles émaillent le récit. Le dessin, quant à lui, est un régal, chaque page une petite oeuvre d’art, où la majesté des paysages nordiques est rendue avec brio, sous le pinceau de Laurent Bonneau, qui excelle à la colorisation comme au trait.
Un voyage de 176 pages dans une nature grandiose et encore épargnée… aux confins d’un monde qui tarde à le reconnaître : il est grand temps de tourner la page.
« et il foula la terre avec légèreté », de M.Ramadier et L.Bonneau, Futuropolis (2017), 176p., 27€
ISBN : 9782754812153
Note : 4,5/5
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