« L’Essai », de N.Debon

« Tout ce que nous avons fait ici l’a été sans qu’un ordre soit donné.
Nous vivons sans dieu, sans patrie, sans maître, libres avec la sensation de vivre ce que nous souhaiterions avoir vécu.
Cette vie nous a donné des jouissances incomparables, des satisfactions journalières inconnues au sein de la société.
On ne travaille pas par force mais par raison, pas pour soi mais pour tous, pour les camarades qui nous entourent, et, sur un plan général, pour l’humanité. »

En 1903, un homme s’installe dans une clairière, à quelques pas d’Aiglemont, dans la forêt des Ardennes. Muni de quelques outils, il décide de débuter une nouvelle vie en marge de la société : il érige une cabane sommaire et draine quelques sources pour irriguer des parcelles qu’il projette de cultiver. Au fil des mois, toute un foule se joint à lui, des maisons sortent de terre, et avec elles une colonie singulière pratiquant le « communisme expérimental ».

Debon - L'essai 2b
© Nicolas Debon / Dargaud (2015)

Dans « L’Essai », Nicolas Debon retrace l’histoire vraie de la communauté éponyme, fondée au début du XXème siècle par l’anarchiste Fortuné Henry. A travers un joli dessin en couleurs directes qui n’est pas sans rappeler les grands peintres de l’époque (on pense parfois à Paul Cézanne), le lecteur suit le fil d’une aventure utopiste basée sur la stricte égalité des hommes et le rejet de toute forme d’autorité.

Une fois remis de la faute de conjugaison qui nous brûle les pupilles en page 9, on se laisse embarquer dans ce récit bien mené, tout à fait prenant malgré son caractère documentaire. Le livre est enrichi d’une postface intéressante de l’auteur, agrémentée de quelques documents iconographiques. De quoi se plonger dans une histoire qui, plus d’un siècle après, demeure d’une troublante actualité.

« L’Essai », de Nicolas Debon, Dargaud (2015), 88p. 16,45€
Référence : 9782205074390

Note globale : 3,5/5

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Caro dit :

    J’ai quant à moi apprécié la découverte de cet épisode historique que je ne connaissais pas, ainsi que le graphisme, mais je n’ai pas été emballée non plus. Ma chronique est là : https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2016/05/18/lessai-de-nicolas-debon/

    J’aime

Laisser un commentaire